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Le projet d’installation d’un transformateur de 2100 MW à Saint-Victor-et-Melvieu suscite l’ire des opposants

Curieusement, la vision d’un parc naturel régional (PNR) n’est pas la même selon que l’on soit au sud ou au nord du département. Dans le cadre du futur PNR d’Aubrac, l’initiateur du projet, André Valadier, avait posé comme condition aux communes candidates qu’aucune éolienne ne soit installée sur leur zone expliquant que développement touristique et éolien étaient incompatibles. «À mes yeux, un parc naturel identifie et caractérise un paysage remarquable, comme prévu dans les textes d’agrément. Dès l’instant où ce paysage se modifie ou se banalise, il y a dérive par rapport aux définitions légales

Le parc d’éoliennes du col du Merdelou en Sud-Aveyron

Au Sud, le président du parc naturel régional des Grands Causses semble ne pas être du même avis. Ainsi, Alain Fauconnier, qui cumule les mandats de sénateur et maire PS de Saint-Affrique, lors d’une réunion houleuse du PNR du 29 novembre s’est prononcé -à titre personnel- en faveur du projet d’un transformateur devant des opposants furieux.
Ces derniers, réunis dans l’association « Plateau Survolté », craignent que le projet n’aboutisse à exproprier une dizaine d’ha de terres AOC roquefort autour de Saint-Victor et Melvieu (près de Saint-Rome du Tarn) pour permettre la réalisation d’un transformateur destiné à évacuer 2100 mégawatts. Soit l’équivalent selon eux de deux réacteurs nucléaires ou de 1000 éoliennes.
Un « gros transfo » pour quoi faire ?

On en revient toujours au même problème : celui de la massification des flux. C’est vrai pour la viande de bœuf nourri au soja OGM brésilien, ça l’est aussi pour l’électricité d’origine éolienne. A qui profite le système ? Sert-il les intérêts d’un village ou d’une communauté, qui consomme une énergie produite localement ou de « traders » de l’énergie chargés de vendre avec la meilleure marge de l’électricité à la Catalogne ou à la Navarre pour les plus grands profits d’un petit nombre ?

L’éolien en soi est naturel et écologique. Tout le problème est la concentration du courant et des équipements nécessaires pour le dispactcher. Dès le début des éoliennes et des contestations, le problème est né autour du fait que l’Aveyron n’est pas un désert andalou. Le roquefort fait vivre le sud du pays, chasser les brebis pour faire des transformateurs et paver la voie à des centaines de futures éoliennes aveyronnaises… bonjour le paysage !

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