Nature

Philippe Rigal, céréalier bio près de Bozouls

«Les agriculteurs ne savent plus travailler sans produits.»

Depuis un quart de siècle, Phillipe Rigal exploite une ferme en bio 250 ha sur le Causse Comtal. 90 ha sont des céréales bio. Pour ces dernières, les rendements qu’il en tire sont trois fois moins importants qu’avec les méthodes céréalières classiques.
Il produit 35 quintaux à l’hectare, contre 80 à 90 en mode normal. Et pourtant, à l’entendre il compense ce déficit de production à la vente. Il parvient à le revendre 0,353 €/kg contre 0,15€ dans le système classique. Mais il vend son blé et son épeautre à l’un des meilleurs minotiers de France.

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A ses yeux, si l’agriculture bio en Aveyron ne prend pas, c’est d’abord liée à une absence d’ouverture d’esprit des structures agricoles aveyronnaises. A des façons de faire qu’on ne remet jamais en question.
«On a tellement déformé la pratique agricole que les paysans ne savent plus travailler sans produits (phytosanitaires et autres engrais), ils s’y  sont tellement habitués que c’est fichu. Or quand on sème du blé, il y a un savoir-faire qui permet d’éviter les mauvaises herbes.»
Quant aux OGM ? Pour lui, elles sont tout à fait dans la logique du système, « dans lequel un paysan doit pouvoir travailler seul 500 hectares s’épargnant ainsi le temps de passer des pesticides.»