Environnement

Eole en Aveyron…

2/ Derrière le développeur, l’industriel Allemand Harpen.

C’est Alizé Energie, une société de Carcassonne, qui a été sélectionnée par les propriétaires pour développer le projet. Déjà exploitante d’un parc éolien à Fitou, elle a conduit ou commandé toutes les études d’impact faune, paysage et fait réaliser la maquette du projet à la mairie de Belmont. Elle devrait faire partie prenante de la future société d’exploitation avec Harpen, la filiale énergies renouvelables du géant allemand de l’électrique, RWE.

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Caroline Borius, chargée du projet Belmont au sein de la société Alizé Energie promet qu’il n’y aura pas de doublement de la ligne haute-tension de 225 000 volts qui traverse le territoire de la commune de Belmont. «Cette ligne à haute tension sert à acheminer l’énergie des barrages vers l’Espagne. Il faudra peut-être que l’on s’efface en hiver lorsque les lignes seront saturées par l’énergie hydro-électrique, c’est un engagement que l’on prendra vis-à-vis du réseau de Transport Electrique. » Cela veut-il dire que le jour, où il y aura des besoins en énergie notamment les jours d’hiver, les très chères éoliennes ne tourneront donc pas pour ne pas saturer le réseau..

eolneonReste que dans les détails, à l’heure où ces lignes sont écrites (10 nov 2004) rien n’est véritablement bouclé, ni sur la hauteur des éoliennes (100 ou 125 mètres), ni donc le choix de l’équipementier -danois ou Allemand-, ni même sur la procédure de rachat de l’électricité. Car la loi française oblige les développeurs, pour qu’ils puissent profiter des rachats garantis du KW au tarif intéressant à scinder les projets par tranche de 12 Mw, ce qui conduit à un émiettement. Pour éviter cela, le Ministère de l’Industrie a lancé des appels d’offres pour des projets de grande taille, sur mer comme sur terre. Le projet de Belmont pourrait en faire partie. «L’avantage pour la société, serait d’avoir un seul projet. Mais dans tous les cas, explique Caroline Borius, on pourra revenir au régime normal de rachat de l’électricité». Afin de rendre le développement de l’énergie éolienne intéressante, «la loi a fixé des seuils de rachats de kW d’origine éolienne à près de 8 centimes le kW pour les projets offrant moins de 2000 heures/an de production énergétique avec une grille de tarifs dégressifs pour les projets fonctionnant plus longtemps. «On est à un peu moins de 3000 heures par an.» confie Caroline Borius.

Tourisme : la “sérénité aveyronnaise” prendra-t-elle un coup de pale…
Toute la stratégie de “com“ du Conseil général est bâtie autour du concept de la “sérénité”. Le terme est décliné à toutes les sauces pour attirer le touriste en quête de paysages sauvages et authentiques ! Les avions de Ryanair -financés en partie par les contribuables aveyronnais- doivent acheminer des Anglais à qui l’on a implicitement fait une promesse similaire d’espaces spectaculaires et sauvages. De même, nombre de campings aveyronnais attirent des Hollandais et nombre de vieilles maisons de villages sont reprises par des Danois. Or, il se trouve que ces deux nations sont suréquipées en éoliennes… Ainsi, la multiplication des éoliennes en Aveyron aura-t-elle des implications sur le tourisme en Aveyron ? Surtout si leur développement s’accompagne de lignes à haute-tension. Ne parlons pas des projets de classement du Larzac –pays des Templiers- au patrimoine mondial de l’Unesco… Il semble que le Conseil général ait obtenu gain de cause en l’espèce.