Avec le Grenelle de l’environnement vient la question : Comment va la nature aveyronnaise ? Aïe, aïe, aïe, ici aussi, malgré les beaux discours, la biodiversité est mise à mal. Ici, les sols s’érodent, les abeilles ont du mal à passer l’hiver et les orchidées sauvages disparaissent.
Heureusement, l’Aveyron est sauvé par son relief qui favorise l’élevage et….la déprise agricole. Pourtant, les prairies artificielles plantées au ray grass et autres fétuques ne cessent de gagner du terrain.
De fait, bien des acteurs au contact de la nature sont pessimistes. Qui sur la qualité des eaux de rivières, qui sur l’état de la flore sauvage, qui sur la disparition des haies.
Le monde agricole commence à prendre conscience du problème même s’il atténue le diagnostic. On ne pratique plus les remembrements comme auparavant et on remplace les haies… même si couper un arbre de 50 ans pour en planter un âgé de six mois n’a pas le même poids.
Mais quid des talus qui retiennent l’eau et qu’on oublie, des désherbants chimiques vendus par les coopératives, des labours perpendiculaires aux courbes de niveau qui ravinent les sols, du lisier qui érode le sol et ce même dans des régions longtemps réputées préservées comme le Larzac. Voir ci-dessus un buldozer en train de niveler une prairie du Larzac.
Et puis, il y a aussi les grands groupes aveyronnais, tels que RAGT. Des groupes au savoir-faire reconnu et vital pour la planète notamment lorsqu’ils développent des variétés de semences moins gourmandes en eau. Dommage que leur communication ne soit orientée que vers la seule production. Voir ci-contre un extrait du guide des semences d’Unicor qui fait sa fête aux coquelicots…
Certes, comment en vouloir à l’agriculteur de produire plus en s’épargnant davantage. Après tout, c’est ce qu’on recherche aussi dans l’industrie et les services. Seulement voilà, on en reste au dogme absolu du productivisme sans essayer de voir si d’autres pratiques plus respectueuses ne pourraient pas être aussi rentables. Question d’éducation et de structures figées diront les uns, manque de moyens diront les autres. Peut-on faire l’économie d’une « révolution culturale » ?
Quant à savoir sur quoi débouchera le Grenelle de l’Environnement pour l’Aveyron et la France, c’est bien la question. Acteurs et citoyens sont appelés à s’exprimer lors d’une consultation régionale qui se tiendra à Perpignan au palais des congrès le 12 octobre 2007.
En attendant voilà une confrontation des points de vues de différents acteurs :
Vu sous l’angle des abeilles avec l’apiculteur, Vincent Forveille
Vu sous l’angle syndical de la FDSEA avec Dominique Barrau
Vu sous l’angle d’un semencier Aveyronnais, avec Daniel Segonds
Vu sous l’angle des orchidées avec Herman Van Looken
Vu sous l’angle d’un céréalier bio avec Philippe Rigal