La tension monte depuis 1550. Les Réformés, estimés à 2 millions, affirment surtout leur présence dans le sud de la France notamment parmi les élites urbaines. En 1560, des croix sont brisées à Millau. Deux ans plus tard, le massacre en Champagne d’une centaine de protestants réunis dans un grange par les hommes du duc de Guise, sert de détonateur.
Massacre de la Saint-Barthélémy
Papistes et huguenots se déchirent en Sud-Rouergue, notamment quand les hommes du comte Antoine de Vezins assassinent cent protestants. Le duc d’Arpajon prend la tête des Calvinistes qui n’ont rien à envier à leurs ennemis au chapitre de l’horreur. La haine est cuite et recuite des deux côtés. Elle se nourrit de son lot de trahisons et de forfaitures. Toute la région de Saint-Affrique sera touchée. (massacre de la Saint-Barthélémy à Paris).
Le couvent de Notre-Dame-d’Orient sera incendié. L’Edit de Nantes d’Henri IV calme à peine le jeu que les troubles reprennent de plus belle sous le règne de Louis XIII. Les combats ne cessent réellement qu’en 1629. Malgré l’Edit de Nantes, nombre de protestants de Millau ne se sont convertis au catholicisme que pour la façade.
C’est grâce aux protestants que Millau connaîtra une véritable prospérité économique au
XVIIIe siècle avec le développement des cuirs et des peaux.
Le temple protestant de St Jean du Bruel
Quelques lieux de tension
SAINT-SEVER- DU-MOUSTIER,
Bastion catholique, siège d’un prieuré placé sous l’influence de Vabres, Saint-Sever se convertit à la Réforme, en 1586, sous l’influence du prieur Jacques de Goudon.
Mais le village ne résista que trois jours face à l’armée de Condé. Hommes et femmes se réfugièrent alors dans l’église. Condé les épargna. Saint-Sever embrassa à nouveau la réforme de Rome et on détruisit ses fortifications.
VILLEFRANCHE-DE-PANAT fut pillée à deux reprises pendant les Guerres de religion de 1563 à 1586.
LE PAYS DES RASPES fut marqué par les Guerres de religion. En 1568, le protestant Baudinel s’attaqua à Saint-Rome-du-Tarn et passa au fil de l’épée la garnison catholique. Les papistes réagirent et s’emparèrent à nouveau de Saint-Rome.
MURASSON
Les protestants de Murasson se rendirent maîtres des lieux après un siège auquel prit part une troupe de 3 000 soldats en octobre et novembre 1587.
CORNUS
La ville embrasse très tôt la religion protestante. Après la révocation de l’Edit de Nantes, beaucoup de fidèles abdjurèrent. Un noyau résista qui se garda d’intervenir au moment de la révolte des Camisards.
La Révolution conforta les protestants qui furent déçus au
XIX° siècle par l’appui des institutions à la religion catholique. Cornus possède encore aujourd’hui une église et un temple, édifié au XVIII° siècle par Paul Coulon.
