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Francis Poulenc, compositeur majeur du XXe siècle par René Tarayre.

Francis Poulenc

La musique classique ne s’arrête pas à Mozart ou à Beethoven. L’Aveyron a abrité l’un des compositeurs majeurs du XXème siècle en la personne de Francis Poulenc.
René Tarayre, en charge de la commission culturelle de la Fédération Nationale des Amicales Aveyronnaises nous brosse le portrait de celui qui fut l’un des plus grands compositeurs du siècle passé, à la fois libertin et mystique, et qui n’a cessé de puiser son inspiration dans les profondeurs de son pays.

La rue principale d’Espalion se nomme Joseph Poulenc, la famille Poulenc étant originaire de cette belle cité où elle continue d’ailleurs de se réunir chaque année, et plus précisément à la Tour de Masse. Si la famille Poulenc créa un laboratoire, qui devint rapidement la multinationale RHÔNE-POULENC, Francis Poulenc, né en 1899, s’orienta non vers la chimie mais vers l’alchimie de la composition musicale, avec, dès dix-huit ans, la pittoresque « Rhapsodie Nègre».

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Après Bach, Mozart, Beethoven, comment oser faire de la musique sans révolutionner les formes ? Debussy, Stravinski, Satie s’y essayent avec brio, ce dernier étant devenu le maître et l’ami de Francis POULENC dont il sut reconnaître le génie alors que celui-ci n’avait pas fait de véritables études musicales. Poulenc se lie avec tout ce que Montmartre compte de poètes, de peintres et de musiciens. Sa personnalité est complexe : bourgeois dévoyé et mystique, il considère que la musique est au coeur de ce « carrefour des arts » dont parlait Théophile Gautier – d’où le dialogue ininterrompu avec la poésie et la peinture. C’est ainsi qu’à l’âge de vingt ans il compose son « Bestiaire », illustré par Dufy, à partir de poèmes d’Apollinaire. Vinrent ensuite « Miel de Narbonne », « Bonne d’enfant », « Enfant de troupe » sur des poèmes de Jean COCTEAU ainsi que de nombreuses autres compositions à partir d’oeuvres de Paul ELUARD, Max JACOB, Louis ARAGON… Plus étonnant encore, Poulenc reconnaît l’apport du jazzband, qui, dit-il, « nous émerveille, nous a réveillés, bouchons nous les oreilles pour ne plus l’entendre ».