Economie et Politique

Quelles tendances pour l’immobilier dans l’Aveyron du « monde d’après » ?

De quels changement le « monde d’après » pourrait-il être porteur pour l’Aveyron ? Peut-on imaginer une invasion des habitants des grandes métropoles marqués par un long confinement en appartement et en quête de retour à la nature ?

 
Pour l’instant, en fait d’urbains, ce sont plutôt ceux de l’agglomération Ruthénoise qui regardent vers les maisons de campagne. « Le fait est que nous recevons plus d’appels pour les biens à la campagne qu’en ville. Ceux qui ont vécu le confinement en appartements à Rodez sont tentés par le grand air.» confirme Christian Landès, de l’agence Laforêt de Rodez.

Ségala et Lévezou sont sur ce point des secteurs recherchés car  les prix y sont abordables et que les gens peuvent venir travailler chaque jour à Rodez.  
«Il est peu probable que les prix des maisons en zone rurale grimpent du fait des taux bancaires qui pourraient remonter. L’époque n’est plus à l’inflation qui avait suivi l’arrivée des Anglais en Aveyron il y a une vingtaine d’années et où le prix de certaines propriétés avaient flambé. Le marché avait connu une correction après la crise de 2008. Ici, il n’y a pas eu de spéculation contrairement à Paris. »


«C’est encore prématuré de tirer des tendances générales, explique pour sa part Jean-Michel Baumevieille patron de l’agence millavoise JMB Immobilier. En 35 ans de métier, je n’avais jamais vu des résultats aussi prometteurs dans notre branche qu’avant le confinement. Tous les signaux étaient au vert en février pour notre profession en Aveyron. Patatras ! d’un coup on est passé dans le rouge. Je crains que la situation ne soit aujourd’hui plus difficile pour les confrères qui venaient tout juste de s’installer. » 

La ville de Millau et au fond le viaduc


Dans le Sud Aveyron, les prix étaient plutôt orientés à la baisse ces dernières années. Ce n’est pas un hasard si la population à Saint-Affrique a tendance à diminuer. Effet inverse, en Aubrac et dans le Nord Aveyron, à écouter les professionnels comme Antony Baruchello de l’agence Laforêt de Laguiole, les prix semblent quant à eux se maintenir depuis deux ans.  Le marché immobilier était déjà très actif en 2019.«Mais d’une façon générale, je reste optimiste car l’Aubrac ne se démode pas. Avec la fin du rayon des 100 km, nous devrions avoir plus de demandes même si je ne crois pas que les tarifs vont grimper. Ce que nous constations avant le Covid, c’est une arrivée de personnes originaires des départements du sud -notamment de l’Hérault et du Gard-  qui en avaient assez des canicules.