Histoire et culture

Jean-Claude Trébosc, président de l’association Georges Rouquier

Sans lui et André Greffeuille, le musée Rouquier n’existerait pas. Ce n’est pas parce qu’il est l’arrière-petit neveu du cinéaste qu’il co-préside l’Association Georges Rouquier (avec André Benaben) à  l’origine de l’ouverture du musée Georges Rouquier à Goutrens en juin 2011. C’est aussi et surtout parce que Jean-Claude Trébosc est un fou de cinéma et qu’il voue à Georges Rouquier une admiration sans borne et une reconnaissance éternelle. Celle d’avoir été choisi comme assistant lors du tournage  de Biquefarre. Ce furent les sept semaines les plus intenses de sa vie.

Jean-Claude Trébosc derrière la caméra et Georges Rouquier.

Quelles sont les principales différences entre Farrebique et Biquefarre ? 
Farrebique, c’est le temps et la poésie des saisons. Dans Biquefarre, on voit déjà une agriculture productive et moderne. La fin d’une agriculture familiale avec une extension des exploitations par le rachat des fermes voisines. Il y a aussi les porcs en batterie et les méfaits des pesticides. Exemple : quand le médecin dit au cultivateur qu’il doit aller dans un centre anti-poison car il a respiré de l’insecticide. En 1983, Rouquier, à sa façon, mettait déjà en exergue les méfaits de l’agriculture productiviste.

Vous avez la passion Rouquier chevillée au corps ? 
D’autres font du sport, moi j’entretiens la mémoire de mon arrière-grand-oncle. Je me suis battu pour faire sortir l’Espace Rouquier de terre. J’ai été moi-même cherché les financements pendant 11 ans et trouver le scénographe, celui qui a pensé le musée Georges Brassens à Sète. Sans le soutien de l’ex-sénatrice Anne-Marie Escoffier et celui du maire de Goutrens Alain Laporte pour les financements, nous n’y serions pas parvenus. Aujourd’hui, il s’agit de faire vivre le musée.

Justement, en organisant périodiquement des projections à Goutrens ainsi qu’un festival, vous faites rimer culture et ruralité ? 
La culture ne se limite pas à Paris, ni même à Rodez avec le musée Soulages.  Le monde rural aussi la mérite. Nous passons trente films par an au ciné-club ou en plein air. A côté de  films grand public – la Vache- on passe aussi des documentaires plus difficiles comme « Sans Adieu » l’histoire d’une ferme agricole sur le Forez ou « Jeune bergère ». Et quand on parvient à faire venir Costa-Gavras et que 500 personnes se déplacent, c’est pour nous une victoire.

Tout cela n’est pas trop difficile à faire vivre ? 
Ça l’est d’autant plus que les emplois aidés ont été supprimés. Que les subventions des collectivités, à commencer par les 1500 € de subvention du conseil départemental et les 700 € de la région Occitanie ne sont pas très élevées. Heureusement, on parvient à faire environ 2000 entrées par an. Et nous avons des sponsors dans la communauté aveyronnaise parisienne tels que les Restaurants Gérard Joulie. Nous ne désespérons pas d’en trouver d’autres. Car le musée qui lui est dédié comme l’œuvre de Georges Rouquier s’enracinent sur le long terme.

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