fameux-rouergats

Maurice Genevoix, figure de proue de la 1ère édition de « Littérature en Lagast » au Moulin de Roupeyrac

 Maurice Genevoix vu par Rémi Soulié

remi-soulieRémi Soulié, initiateur de ces journées « Littérature en Lagast », est natif de Decazeville. Avant de rejoindre Paris en 2001, il a enseigné la littérature française à l’Université de Toulouse. Auteur de plusieurs ouvrages dont un consacré au Curé d’Ars (Pygmalion) et un autre à son Vieux Rouergue (Editions de Paris/Max Chaleil), il collabore également de façon régulière au Figaro Magazine. Il nous explique le choix de Maurice Genevoix comme figure de proue de la première journée de « Littérature en Lagast » qui se tiendra à Durenque le 11 juillet prochain.

L’habitation poétique de la terre, c’est presque un thème qui reprend des aspirations d’aujourd’hui ?
Il s’agit d’un vers de Hölderlin que Heidegger a admirablement commenté et qui m’intéresse particulièrement. Nous nous efforcerons, avec tous nos intervenants, de poursuivre ce commentaire en insistant sur la notion de paysage telle qu’elle a été comprise et vécue par les écrivains.

Pourquoi avoir choisi Maurice Genevoix pour cette première journée de Littérature en Lagast ?
Maurice Genevoix a épousé une Aveyronnaise et a vécu une grande partie de l’Occupation à Saint-Victor et Melvieu, dans les Raspes du Tarn. C’est là qu’il écrivit Sanglar ou La Motte Rouge, roman des guerres de religion en Rouergue et figure ce que la France vivait à ce moment-là (d’une certaine façon, sur le mode de la guerre civile). Maurice Genevoix a également tenu un journal intime pendant cette période, le Journal des temps humiliés, dont le premier Cahier de Littérature en Lagast proposera quelques extraits inédits que sa fille Sylvie a très aimablement accepter de nous communiquer.

 

On parlait beaucoup de Maurice Genevoix, dans les années 80 aujourd’hui, l’écrivain semble être tombé un peu dans l’oubli ?
Secrétaire perpétuel de l’Académie française, écrivain fêté et honoré, Maurice Genevoix a longtemps occupé une place importante dans le milieu littéraire parisien. Il est temps, aujourd’hui, de le lire vraiment et de s’attacher exclusivement au grand écrivain qu’il fut. J’espère que son purgatoire ne sera pas trop long et que notre Journée, immodestement, contribuera à l’abréger !

Que retenir de l’œuvre de Maurice Genevoix ?
Il est à mon sens l’un des plus grands prosateurs français, tant en ce qui concerne son « œuvre de guerre » (Ceux de 14) que son œuvre de romancier et de poète de la Loire ou de la Sologne (Raboliot) ou de mémorialiste (Au Cadran de mon clocher, Trente mille jours.) Je gage que lorsque l’histoire littéraire du XXème siècle sera écrite, il y occupera une place majeure.

Entretien du 11 mai 2009