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Entretien avec Rémi Soulié, un des spécialistes du père Marie-Eugène

Rémi Soulié est natif de Decazeville. Avant de rejoindre Paris en 2001, il a enseigné la littérature française à l’Université de Toulouse. Il est l’auteur de cinq livres dont un sur le Curé d’Ars, à paraître aux Editions Pygmalion. Son texte  sur le Pére Marie-Eugène, parfois un peu ardu, éclaire le parcours d’un Aveyronnais dont le procès en béatification est en cours. Il nous comte l’histoire d’Henri Grialou, fils de paysans né en 1894 près d’Aubin et mort en 1967, auteur d’une somme de théologie mystique et fondateur de l’Institut Notre-Dame-de-Vie, qui a essaimé sur la terre entière.

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Rémi Soulié

Qu’est-ce qui motive la procédure de béatification d’Henri Grialou, devenu Père Marie-Eugène ?


La sainteté de sa vie et de ses œuvres : une somme de théologie mystique parue en 1949, Je veux voir Dieu, qui fait de lui l’un des grands interprètes des maîtres du Carmel, sainte Thérèse d’Avila, saint Jean de la Croix, sainte Thérèse de Lisieux ; la création de l’Institut Notre-Dame-de-Vie, qui rassemble prêtres et laïcs, ces derniers pouvant mener une vie d’oraison et de contemplation sans quitter le monde.

Henri Grialou a fait la guerre de 14-18 comme lieutenant. Comment cette épreuve ne l’a-t-il pas conduit au désespoir ?


En quelques mots, parce que le Christ a pris sur Lui, sur la Croix, toutes les formes d’abandon et de solitude, dans Sa déréliction : « Pourquoi m’avez-Vous abandonné ? » La nuit spirituelle – nuit de l’âme ou nuit obscure – peut être en outre autrement plus terrible à traverser que la « nuit temporelle » d’un conflit.

Il y a, chez le Père Marie-Eugène, un côté moine soldat ?


En le regardant, on pense en effet aux considérations de saint Paul sur « l’armure et la cuirasse » revêtues par l’ « athlète du Seigneur ». Le Père Marie-Eugène ressemble aux personnages romanesques de Bernanos tels que l’abbé Donissan ou l’abbé Chevance, dans Sous le soleil de Satan ou La Joie. Le Père Marie-Eugène fut également un missionnaire.
Il a beaucoup voyagé. En apôtre, il est parti enseigné les nations. L’Institut Notre-Dame-de-Vie a essaimé un peu partout dans le monde. Le Père Marie-Eugène s’est rendu aux Philippines, en Allemagne, au Canada, au Mexique, en Espagne, au Vietnam, en Chine.

Lire le texte de Rémi Soulié sur le père Marie-Eugène