Communauté

Jacques Chirac, président béni des Aveyronnais de la capitale

«Lors de la campagne des municipales de 1989, Jacques Chirac est avec des fidèles dans mon restaurant Batifol de la Villette. Il commande une bière. Le serveur arrive avec un demi, le maire de Paris s’étrangle : non, non !   Je lui propose alors une pinte, j’essuie un autre refus. J’ai finalement compris qu’il souhaitait un « formidable », (une choppe d’un litre -NDLR- ). Il l’a englouti comme un rien après avoir avalé une tête de veau et une potée auvergnate. Ça c’était bien ce côté généreux et entier du Jacques Chirac que l’on retrouvait aussi au Salon de l’Agriculture.» raconte pour sa part Gérard Joulie, fondateur du groupe de restauration éponyme.

Paul Pernin, maire du 12e et truelle en main, Jean Puech président du Conseil général, Jacques Chirac, Maire de Paris et Roger Ribeiro de la Fédération des Amicales Aveyronnaises lors de la pose de la première pierre de l’Oustal des Aveyronnais, le 23 décembre 1993.

A cette époque d’avant internet où les cafés étaient encore un « parlement du peuple » le Maire de Paris soignait donc cet électorat stratégique. «Pour nous – les cafetiers parisiens-, ce fut un type  extraordinaire… Dès qu’un projet allait contre nos intérêts, on obtenait un rendez-vous à la mairie» poursuit Jean-Claude Cassagnes. A l’Hôtel de Ville, la courroie de transmission s’appelait Pierre Dangles, conseiller de Paris 12e et originaire d’Aubrac. Mais les Aveyronnais influents aux côtés de Jacques Chirac ne manquaient pas. A commencer par l’ancien Maire de Millau, Manuel Diaz, adjoint au Maire de Paris en 1983. C’est lui qui, dit-on, fera accorder une subvention de la ville à la Fédération des Amicales, supprimée dans les dernières années du mandat de Bertrand Delanoë.

Quand Jean Tibéri deviendra maire à la suite du départ de Jacques Chirac sonnera l’heure des chicayas entre élus gaullistes de Paris. Le «clan des Aveyronnais » établi dans le 14e et emmené par la Millavoise Nicole Catala –  députée de Paris (1988-2002) sera pointé du doigt par les partisans de Jacques Toubon. «Evidemment depuis ces années, une certaine moralisation s’est installée mais du coup on frise aujourd’hui la déshumanisation» constate Gérard Paloc, président de la Fédération des Amicales pendant près de 20 ans. Comme chaque année, le prochain marché de Bercy verra filer l’aligot sans chichis, mais bien des Aveyronnais dédieront ce fil de l’amitié à leur Chichi !