« Endogamie, dit le Robert, obligation pour les membres de certaines tribus de se marier dans leur propre tribu.»
Jusqu’à une époque récente, les Aveyronnais ont parfaitement correspondu à la définition. On ne se mariait qu’entre Aveyronnais. On a vu même des émigrés aveyronnais à San Francisco revenir au pays chercher compagne. C’est un trait qui caractérise assez le couple aveyronnais. Ils semblent plus attachés à bâtir une véritable confiance, à cette nécessité de pouvoir s’appuyer sur l’autre pour affronter les épreuves de la vie.
Origine paysanne enclavée obligée, longtemps on ne s’est marié qu’entre gens du même village, ce qui explique la permanence de certains traits anatomiques, mais aussi il faut le dire, comme souvent cela a également entraîné, une certaine dégénérescence chez certains liés à l’absence de sang frais.
Tout au long du XXe siècle, l’émigration vers Paris n’a pas ralenti ce besoin de se marier entre soi.
Mais elle l’a élargi. On ne s’est plus marié entre gens d’un même village mais « entre Pays ». Les jeunes montés du pays ont commencé à s’ouvrir à d’autres amicales rencontrés dans les soirées des salons Delbord ou Vianney.
Mais peu à peu avec les années 60 et 70, la génération du baby boom, celle de mai 68 et de la contestation, a déserté les banquets et les bistrots pour chercher ailleurs leur moitié. «Les Aveyronnais se marient de moins en moins entre eux, là aussi on va vers une mondialisation.» , explique pour sa part l’abbé Soulié, longtemps père du Foyer des Jeunes Aveyronnais. Il connaît son affaire, lui qui a marié des centaines d’Aveyronnais de Paris.
Aujourd’hui, le plupart des jeunes Aveyronnais choisissent l’élue qui leur est dictée par leur cœur et non par leurs racines. Mais il arrive que le mariage d’amour coïncide avec un mariage de raison, par exemple quand la fille d’un célèbre fournisseur se marie avec le fils d’une patronne célèbre d’un bistrot parisien. Et puis il existe des bastions !