Sur la vague succès.
Gros succès pour le cru Bercy 2003. La météo y avait mis du sien et le dimanche 12 octobre, il fallait jouer des épaules, pour se frayer un passage entre les stands. Ne parlons pas de l’Auberge Aveyronnaise qui ne désemplissait pas. Les producteurs étaient contents. Les Parisiens aussi. Comme chaque année, l’aligot a presque manqué. Les originaires d’Aveyron ont pu renouer avec les amis. Les autres visiteurs ont pu découvrir les produits, les livres ou les médias comme l’Aveyronnais (2300 abonnés selon Le Monde du 15 octobre) et sa nouvelle formule à qui nous souhaitons bonne chance.
Ruban et politique.
Jacques Godfrain, député-maire de Millau, inaugurant le marché, sous l’œil d’Yves Censi, député du Nord Aveyron. Belle image qui nous a fait penser à une phrase de Gérard Paloc, qui nous expliquait veiller à ce que les événements de la Fédération ne servent pas de “marchepied” aux politiques. A six mois des élections régionales, le fait de faire couper le ruban par Jacques Godfrain aura pu apparaître aux esprits les plus tortueux comme un joli cadeau quand on connaît la renommée du marché. Mais, le président de la Fédération des Amicales s’est montré fair play : «C’est vrai, mais au moment où j’ai invité le maire de Millau, je ne savais pas que celui-ci serait candidat aux régionales.» En plus la ville de Millau, ville d’art, avait un joli stand au marché.
Pour sa part, Yves Censi , le fils de Marc, le maire de Rodez et ex-président du Conseil régional Midi-Pyrénées nous a expliqué «qu’il fallait trouver un homme de Midi Pyrénées qui sache rassembler…et qui soit connu dans la région». Une fois de plus, on constate le caractère entreprenant de l’Aveyronnais, y compris politique, avec des hommes prêts à se dévouer en région ou à Paris. Ainsi de Bertrand Delanoë, qui n’oublie jamais sa jeunesse ruthénoise et ses amis d’enfance – et peut-être le poids électoral des Aveyronnais de Paris ?- qui a aussi fait un détour par Bercy pour embrasser la Pastourelle.
La Journée du livre Rouergat, occasion de parler des différences avec les Bretons
Bonne idée et beau succès que ce petit Salon du livre Rouergat dans les Salons de l’Aveyron qui mettait un coup de projecteur sur des petits éditeurs et leurs auteurs. Ainsi le livre sur l’Aveyron (Fil d’Ariane) d’Alain Drignon, originaire de Sainte-Geneviève, ou le livre de Claude Chégut se sont bien vendus. Mais il y avait aussi ce breton en pays d’Aveyron, Pierre le Coz, auteur d’un livre sur le Rouergue, et capable de tracer des portraits croisés de deux tribus.«En vingt ans, un Aveyronnais peut finir à la tête d’une brasserie, tandis que le Breton n’aura pas bougé. Le Breton est un rêveur. En regardant l’Aveyronnais, je regarde mon maître. Il faut dire aussi que le Breton est souvent du mauvais côté du “zinc”, du côté de celui qui picole. C’est vrai que c’est une vieille réputation. Dans Rabelais déjà, on trouve des expressions comme “boire comme un Breton”. Je pense que c’est lié à un sentiment de mélancolie donné par la mer, la Bretagne est un pays lyrique. Comme tous ces pays-là, il y a une tristesse qui se chante. En revanche ce qui me fascine chez les Rouergats, c’est ce mélange de caractère et d’intelligence moderne. On pourrait les regarder comme archaïques mais face à la modernité, ils ne sont pas du tout démunis. Paradoxalement, ils n’y croient pas mais ils s’y mettent en se disant : si je veux survive, c’est comme ça. »
« Caressez ma barbe, gente dame, elle vous portera bonheur», et le cow-boy de l’Aubrac d’empoigner la main de la pauvre dame et de se faire caresser la barbe de force.
Sacré Raymond Capoulade ! Jaloux de voir son âne se faire caresser par les Parisiennes, il en a eu assez . Torride incarnation joyeuse de l’Aveyronnais.
L’épreuve physique des producteurs
On ne citera pas de nom. Mais le physique des producteurs en a pris un coup durant les trois jours de Bercy. Le jour, on vend, debout, on fait goûter à des centaines de Parigots, la nuit on fait la fête chez des bistrots Aveyronnais. Le vendredi soir, est généralement la soirée la plus chaude, d’où la gueule de bois à se colleter le samedi. Mais le soir, on remet ça. Alors le dimanche soir on essaye de ne pas s’écrouler pour un baroud d’honneur. Dur, dur est le retour en Aveyron.