Histoire et culture

Giscard en son fief d’Estaing …

Valéry Giscard d’Estaing défilera-t-il à la Saint-Fleuret en évêque d’Estaing ( photo-montage).

Il risque d’y avoir du monde à la prochaine Saint-Fleuret, la fête identitaire d’Estaing. Son défilé de figures historiques devrait voir un nouveau protagoniste en la personne de Valéry Giscard d’Estaing.

En tout cas, c’est ce que l’ancien président aurait laissé entendre aux Estagnols. Tant mieux pour les retombées touristiques d’un village qui n’en pouvait plus de perdre ses habitants.
Canal+, le Monde, Point de Vue, etc… Estaing est à la fête dans les médias depuis que Valéry et son frère Olivier (ancien maire d’Estaing dans les années soixante) se sont mis en tête de racheter le château. Après la particule obtenue par le père en 1922, les fils reprennent le fief !
En 2000, la municipalité avait acheté le château aux sœurs de la Congrégation Saint Joseph pour 3,1 millions de francs (473 000 €) dont plus de 100 000 € apportés par une subvention du Conseil Général. Mais les seules dépenses d’entretien du château plombaient sacrément les comptes de la Commune et alourdissaient les impôts.


L’arrivée de Giscard, qui devrait le racheter 509 000€ (incluant le montant des travaux réalisé ces 5 dernières années), devrait donc soulager les finances communales et relancer le tourisme à un moment où les pèlerins de Saint-Jacques se font moins nombreux. Une très bonne affaire donc (avec l’aide, pour un cinquième, du Conseil Général…), lorsque l’on sait que la moindre masure rouergate avec un minimum de cachet dépasse les 150 000 €. Mais les frères Giscard se sont aussi engagés à rénover le château et à ouvrir trois salles au public : l’une consacrée au pèlerinage de Saint-Jacques, l’autre à l’Amiral d’Estaing et la troisième à la Saint-Fleuret.

Valéry et Olivier sont venus sur place, le 14 février, pour s’expliquer lors d’une réunion publique à huis clos. Ils ont joué sur du velours auprès d’un auditoire conquis dans une sorte d’envoûtement monarchique. Les deux frères, ont fait valoir, une opération de mécénat. Grâce leur soit rendue de donner au Royaume de France cet happy-end façon Belle au bois dormant avec dans le rôle du prince charmant un jeune Immortel !

Les frères Costes contre les frères Giscard ? Le duel rouergat-auvergnat qui n’aura pas lieu.

Une fois n’est pas coutume le goût de la discrétion et du secret qui a fait leur force s’est retourné contre eux. Car les frères Costes étaient aussi sacrément intéressés. Pour ces enfants du Pays qui ont changé le visage de certains quartiers de Paris, le Château d’Estaing leur paraissait être le lieu idéal pour implanter un hôtel exceptionnel donnant un lustre unique à la Vallée du Lot. Jacques Garcia, leur décorateur attitré, auteur de l’Hôtel Costes, était conquis par le site. En termes d’emplois, d’investissement et de taxe professionnelle cela aurait sans doute généré plus de retombées économiques. Mais voilà, contre Giscard, les Costes ont jugé le combat perdu d’avance.

«Dommage, cela aurait valu le coup qu’ils communiquent, qu’ils détaillent leurs projets. L’apport pour Estaing aurait pu être beaucoup plus élevé. Mais on ne leur pas donné l’occasion.» explique un actif estagnol. Certes cette histoire concerne d’abord les Estagnols, mais on ne pourra s’empêcher de relever deux choses : la première, la persistance en Aveyron de l’absence de véritables débats publics cartes sur table. La seconde : la tendance de l’Aveyron à devenir un musée géant –entre conservatoires et œuvres de mécénat- au détriment peut-être de vrais projets innovants et privés qui apporteraient des emplois aux jeunes.

Pour en savoir plus sur Estaing et la Saint-Fleuret