Histoire et culture

Le virus généalogique aveyronnais

Merci François !

François 1er et sa célèbre ordonnance de 1539 de Villers-Cotterêts a rendu un fier service à tous les généalogistes de France, même à ceux du Rouergue pourtant marqués par la culture occitane. L’ordonnance a fait obligation aux curés de tenir dans chaque paroisse des registres de baptêmes et de sépultures. Elle a également rendu obligatoire le « langage françois » pour tous les actes judiciaires et notariés. Grâce à elle, on parvient plus facilement à remonter les traces des ancêtres en tout cas jusqu’au XVIe. Au-delà, il faut faire preuve de ténacité et avoir de la chance. Car mettre la main sur des documents intègres n’arrive pas tous les jours.

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Un prodigieux travail de mémoire !

Les deux associations aveyronnaises, le cercle Rouergat et le cercle généalogique du Sud Aveyron, réalisent à elles deux un véritable travail de mémoire. Elles photocopient systématiquement tous les registres paroissiaux et notariaux des communes de leurs secteurs.

Leurs adhérents s’arrachent parfois les yeux à décrypter un occitan originel écrit d’une plume maladroite sur des registres paroissiaux rognés par les termites

Au contraire, le registre notarial est à la fois plus circonstancié, (on y consigne par exemple le métier du père dans les contrats de mariage) et bien mieux calligraphié. Le notaire est d’abord un scribe.
On peut notamment admirer leurs signets dessinés au bas de chaque acte à côté de la signature. Un signet, c’est un peu le logo du notaire, un signe quasiment cabalistique qu’il dessinait à côté de sa signature au bas de chaque acte.

genalog4La vie des hommes au quotidien
De la généalogie à l’histoire, le pas est vite franchi. Très vite, on ne se contente plus de consulter les seuls registres paroissiaux. On élargit le champ à tous les documents, aux minutes de procès et à tous les parchemins qui vous tombent sous la main. Et l’on se met à pénétrer pour de bon l’histoire des hommes au quotidien.
On comprend ainsi par exemple les façons de se marier chez les Aveyronnais du XVIe, XVIIe et XVIIIe siècle. Dans les pays à relief, comme les Causses, on ne va pas chercher sa mie à plus de dix kilomètres.
Il en va autrement dans les pays moins bossus comme le Ségala, où l’on peut pousser jusqu’à 30 kilomètres pour ramener sa moitié.
On mesure également le côté procédurier de nos ancêtres, de la fixation du moindre détail de la dot couchée sur le registre. Quand la fille apporte en dot un drap et un linceul on se dit qu’elle n’était guère fortunée.