Il faut saluer la ténacité de l’Aveyronnais Gilles Bancarel à poursuivre une œuvre qui a pu parfois s’apparenter à un rocher de Sisyphe. Au bout de 20 ans, ses efforts pour faire reconnaître l’importance de Guillaume-Thomas Raynal, natif de Saint-Geniez d’Olt, commencent à porter leurs fruits. Le philosophe aveyronnais des Lumières, précurseur de la lutte contre l’esclavage et promoteur des Droits de l’Homme et du citoyen, pourrait bien avoir un jour une statue en son honneur à Paris dans le 16e arrondissement, avenue du président Wilson, à l’endroit même où il décéda le 7 mars 1796, rue des Batailles à Passy.
Une réunion de « supporters » du projet s’est tenue au Palais Bourbon, le 10 mai, journée de la mémoire de l’esclavage et de son abolition. Parmi les présents, le député du Sud Aveyron, Arnaud Viala, celui de la Lozère, Pierre Morel-A-l’Huissier, l’ancien ministre de la Coopération, Jacques Godrain mais aussi des ambassadeurs, des professeurs de la Sorbonne comme le spécialiste des Lumières, François Moureau, des Américains et des Canadiens qui célèbrent encore l’œuvre de Raynal. Sans oublier Gérard Paloc, président de la Fédération des Amicales Aveyronnaises.
Le modèle du monument qui devrait sceller l’œuvre de Raynal dans la pierre est celui d’un obélisque érigé en 1783 en l’honneur de la liberté et de Guillaume Tell sur les bords du Lac des Quatre Cantons en Suisse. Le monument avait été imaginé par Benjamin Franklin, l’un des Pères fondateurs des États-Unis dont Raynal était très proche.
Pour l’instant, il semble que « tout le monde » souhaite soutenir le projet de monument hommage à Raynal : Présidence de la République, Ministère de la Culture, Mairie de Paris, mais aussi mairie du 16e arrondissement, et Conseil départemental de l’Aveyron.
Le projet est inscrit au budget participatif de la ville de Paris qui permet -en principe- aux Parisiens de proposer des projets pour leur arrondissement. Mais il y a encore loin de la coupe aux lèvres… pour financer le projet de statue par fonds publics après un vote des élus. Un autre espoir pourrait venir d’une fondation suisse. « Mais comme l’explique Gilles Bancarel, seule la crédibilité médiatique de la démarche, permettra de faire avancer le projet.» En attendant les Aveyronnais d’origine résidant à Paris pourront utilement se mobiliser sur le site de leur mairie pour soutenir la Statue de Raynal. A vos souris, les Rouergats !
Le projet est déposé sur le site du budget participatif de la Ville de Paris (attention au dédale informatique…)