Rencontre avec Gabriel Dissac

L’ancien garde- champêtre de Conques, Gabriel Dissac,  nous fait découvrir ce haut lieu touristique… à sa façon !

Mais Gabriel connaît bien les touristes agités. Quand il était garde-champêtre, il eut du fil à retordre avec des bandes de scouts déchaînés par l’alcool et qui troublaient les nuits conquoises.
« Les gendarmes avaient même été se munir de mitraillettes, mais quand ils sont arrivés il n’y avait plus personne » raconte-t-il, hilare.

Gabriel aime bien écouter d’une oreille distraite les nombreux commentaires des touristes, notamment sur les vitraux réalisés par Pierre Soulages…

« Il y en a qui sont persuadés que c’est du provisoire, qu’on a mis des rideaux de fer en attendant de recevoir les vrais vitraux », aime-t-il faire remarquer.

Nostalgie, quand tu nous tiens Et de la nostalgie, il en a Gabriel…

« Autrefois, les touristes étaient bien plus chics, plus prospères ; ils dépensaient leur argent sur place. Parfois, ils restaient quinze jours dans les hôtels. Aujourd’hui, ils ne sont là que pour quelques heures, le temps de visiter l’église, acheter des cartes postales et de regagner
leur car… »

Gabriel est fier de l’aspect que revêt son village à présent. « Depuis qu’il est classé PLUS BEAU VILLAGE de FRANCE, Conques a retrouvé son unité d’autrefois. Les toits sont en lauze ; on ne peut pas faire n’importe quoi… Seul inconvénient, les jeunes n’ont plus les moyens de s’installer. Les Bâtiments de France sont d’une telle exigence que le coût des rénovations serait trop élevé pour eux. »

Il est vrai d’ailleurs, le village ne cesse de s’embellir. Ainsi, depuis le mois de juillet, des enseignes en fer forgé ornent le pas de porte de certains artisans et commerçants de Conques. Elles sont l’oeuvre de l’artiste peintre locale, Martine Veyron.

En fait, Conques a un côté très mont Saint-Michel, et par la grâce de Dieu qui imprègne la ville, il échappe aux marchands de bondieuseries que l’on peut voir à Lourdes.
Un phénomène qui n’a pas échappé à Gabriel, qui conclue, non sans inquiétude :

« Dieu merci, les visiteurs ne viennent pas ici pour les miracles  de Sainte-Foy. Car le jour où l’on fera de Conques un Rocamadour ou une Lourdes, la ville sera perdue ».