Environnement

Eole en Aveyron…

3/ A Belmont, les opposants ont déterré la hache de guerre.

Et puis, il y a des opposants. Et c’est peu dire que la hache de guerre est déterrée entre eux et les promoteurs du projet. Depuis plusieurs mois, les réunions d’informations sur le projet d’éoliennes de Belmont sont houleuses. « Le paysage va être saccagé au profit des fonds de pension et de l’industrie allemande. Et tout ça payé par le contribuable. Pas mal pour un projet totalement artificiel qui ne répond à aucun besoin local.» Anne-Marie Citton, co-présidente de l’Association de Défense et de Réflexion sur l’Environnement du Pays de Mounès, Belmont et Murasson de Mounès (ADRPEP), donne le ton.
«Ce qui est déplorable c’est que les élus locaux soient les fossoyeurs du coin, on ne voit que la taxe professionnelle et le fric qui va tomber» ajoute pour sa part, le docteur Arnould, médecin à Belmont sur Rance depuis 29 ans , et déjà en pointe sur le combat du maintien de l’hôpital de Saint-Affrique.
«Pour acheminer les mats, il faudra des convois exceptionnels, on va devoir élargir les routes, défoncer les chemins, creuser partout pour raccorder les éoliennes au transformateur. Il y a tellement d’argent en jeu que rien ne les arrête.» L’association, qui intègre le réseau associatif des opposants à l’éolien industriel, «Vents de Colère » a parfois tendance à agiter le chiffon rouge, par exemple lorsque ses membres expliquent qu’il va falloir doubler la ligne haute tension… Au-delà des paysages, les opposants mettent en avant la détérioration des relations entre les gens du pays. «Entre ceux qui percevront les loyers pour leurs grands mats et les autres qui les subissent, ils risquent d’y avoir jalousie et défiance durant un bon bout de temps.» C’est en tout cas la thèse des membres de l’ADREP . L’avenir dira s’ils jouaient ou non les Cassandre.

opposant
L’argument technique des opposants à l’éolien : le goulot d’étranglement du réseau électrique.
Par nature, le vent est capricieux. Surtout sur terre. Et en matière d’énergie, il souffle rarement lorsqu’on en a vraiment besoin. En hiver, par exemple.
Et dès qu’il souffle il faut écouler la production car on ne peut la stocker. Mais que faire si la ligne à haute tension est déjà utilisée pour écouler de l’énergie d’origine hydraulique, par exemple. Ce cas de figure pourrait se présenter en Aveyron. On stoppe alors les éoliennes. Mais alors à quoi sert l’investissement… Ce type de problème explique que le gestionnaire du réseau électrique, le RTE, ne goûte guère l’éolien, dont la production perturberait la régulation de la production.
Autre problème, mais à une échelle beaucoup plus vaste, l’utilité de plus en plus réduite sur le plan des rejets de gaz à effets de serre à mesure que l’éolien se développe. Comme il faut être toujours sûr de pouvoir compter sur un certain volume d’énergie à un moment T, les centrales thermiques doivent être en nombre suffisant pour compenser les sautes de vents et prendre immédiatement le relais. Ce qui réduit l’avantage en matière d’économie de rejets de gaz à effet de serre.