Environnement

Eole en Aveyron…

1/ Avec Eole, la montagne sourit au paysan Aveyronnais

«Au départ, nous n’étions pas partis sur un projet si grand», dit Michel Maillé à l’origine du projet éolien à Belmont. Cet éleveur de brebis travaille en Gaec avec deux autres collègues. Il sait qu’il a des terrains bien ventés. En 2001, il prospecte et se renseigne sur les équipements. «On connaît notre terre et on sait qu’il y a 320 jours de vent par an, alors on s’est dit que cela valait peut-être le coup de jouer la carte de l’éolien. Après discussion avec des professionnels, on a compris que le projet devrait avoir une grande taille pour être rentable, car n’ayant pas de clients industriels sur place pour acheter l’énergie, il fallait se brancher sur la ligne à haute tension 225 000 volts, qui traverse le territoire de Belmont, d’où un coût de raccord de 5 millions d’€ facturé par le gestionnaire du réseau, RTE.»
Michel Maillé, se regroupe avec une trentaine de propriétaires (agriculteurs aux trois quarts) au sein d’une Association pour le Développement des Energies Renouvelables, l’ADER, dont il assure la présidence. Elle choisit de travailler avec la société Alizé Energie «On leur apporte le foncier, soit une surface de 36 km2, ils n’ont eu qu’à choisir les emplacements les plus pertinents. »
mailleA propos des revenus versés par l’exploitant, selon Michel Maillé, 50% vont directement aux propriétaires et correspondent au bail. Une partie de l’autre moitié servira, à dédommager les riverains dans un rayon d’1 km autour des mats, une autre partie ira dans un soutien économique aux exploitations forfaitaires, enfin 10% seront affectés à l’assainissement des eaux usées pour toutes les exploitations du périmètre, «de même promet Michel, des aides seront reversées à toutes les maisons pour l’équipement des maisons en solaire.» Bon prince, Michel promet même que l’aide sera versée aux opposants. «L’idée c’est bien de redistribuer équitablement la richesse pas d’acheter les gens» explique-t-il.




Quand on lui parle des opposants et de leurs craintes pour les paysages Aveyronnais, Michel Maillé invoque le réchauffement climatique et les incertitudes de l’avenir. «Si l’on savait que le pays pouvait vivre comme aujourd’hui durant les cinquante prochaines années, ça ne serait peut-être pas nécessaire… mais quand on connaît l’impact des bouleversements climatiques et que l’on sait qu’ils seront sans commune mesure avec les nuisances des éoliennes, alors…»
En bon paysan aveyronnais, Michel Maillé est moins prolixe au chapitre financier personnel. «Juridiquement, on devrait créer une société civile immobilière pour le bail foncier et une association pour la redistribution de la moitié des autres revenus reversés par l’exploitant.» Pour mémoire, on rappellera le protocole signé entre la FNSEA et le Syndicat des Energies Renouvelables qui fixe dans son projet de contrat type les loyers et autres indemnisation à 3000€ par Mw installé. A 3 Mw par éolienne, on atteint presque les 30 000€/an (200 000 francs) pour 3 éoliennes. Intéressant.

Lire l’interview de Monique Alliès, maire de Belmont