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Municipales et cantonales 2008, le Rouergue penche à gauche

En politique les passages de témoin sont plus aléatoires qu’en athlétisme. Certes, on s’attendait à des bouleversements aux municipales et cantonales de mars 2008 depuis que les deux grands barons rouergats, Marc Censi, maire de Rodez depuis 25 ans et Jean Puech président du conseil général depuis 32 ans avaient décidé de passer la main.

Lassitude ou ras-le-bol des combinaisons, les électeurs rouergats de mars 2008  ont parfois carrément préféré changer de bord. A commencer par l’élection au premier tour de Christian Teyssèdre (PS) à Rodez. Autre coup de grâce donné par les Millavois à Jacques Godfrain (UMP) qui malgré “l’effet viaduc” a du s’incliner devant Guy Durand (PS).

Quant à Jean Puech, qui continuera de représenter l’Averon sous les ors du Sénat, les électeurs se sont montrés bien ingrats… Outre qu’il a dû avaler la défaite de fidèles tels que Pierre Raynal (canton de Salles-Curan), ou Christian Tieulié à Decazeville, la victoire d’Anne-Marie Escoffier sur son propre canton de Rignac contre son poulain, Jean-Marc Calvet, a fait l’effet d’un coup de tonnerre. D’autant que l’ancienne préfète  de l’Aveyron qui avait croisé le fer avec lui, s’est même présentée contre son successeur, Jean-Claude Luche, à la présidence du Conseil général, récoltant au 3ème tour 21 voix sur 46. Pas mal pour un premier coup.

Car au Conseil général, si la majorité demeure à droite, elle est beaucoup plus ténue. Compte-tenu de l’équilibre des forces en présence Jean-Claude Luche aura plus de mal que son mentor pour parvenir à ses fins. Et ce, même si son rival de toujours, Yves Censi, député du Nord Aveyron, bien obligé de reconnaître la déculottée sur Rodez, a expliqué qu’il entendait mettre un terme aux logiques de clan…

Alors doit-on s’attendre à une période de changement ou de stagnation comme ces années passées où la communication en était venue à faire office d’action ? Dans trois ans, il y aura encore des cantonales qui pourraient bousculer la majorité départementale. En attendant le monde continue de tanguer sacrément et l’Aveyron, même enclavé, ne saurait être épargné par ces remous.

Lire le portrait et l’interview de Jean-Claude Luche.