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Angèle Bras, l’inspiratrice

C’est elle qui fait à dîner pour le clan Bras chaque soir à 19h. Angèle Bras a transmis son goût et son savoir-faire à Michel. Cette native de Saint-Julien de Rodelle est très loin de faire ses 85 ans. Voilà encore deux ans, elle filait l’aligot pour tout le restaurant. Elle le file encore pour les siens ou pour les équipes de la télévision japonaise….

«Nous avons acheté Lou Mazuc, en 1954. A l’époque à Laguiole, il y avait une foire tous les mois, et tous les samedi de mai. Et cela faisait venir du monde. Il y avait également le 8 août, avec la journée des Parisiens. Je suis née dans une famille paysanne de huit enfants. Mon mari, Marcel, était apprenti forgeron chez mon frère, ça n’a pas marché entre les deux beaux-frères, il est alors venu monter sa forge à Laguiole en 1947. Michel avait alors cinq mois. Moi, j’ai trouvé cette époque très dure. Je tenais les pieds des bœufs et les sabots des chevaux, j’en ai bavé. Jusqu’au jour, où un client nous a dit qu’il y avait un restaurant à vendre. Le jour de la signature, il nous manquait 500 francs, le notaire nous a glissés une enveloppe à la signature. Le 1er jour, je m’attendais à avoir 35 clients, j’en ai eu 75….

 

Au départ, j’ai cuisiné comme ma mère, des soupes, des pot-au-feu, du lapin et des volailles. Les clients devaient aimer car insensiblement, cela a pris de l’ampleur. En 1961, on a ouvert une restaurant au pied des pistes de ski au Bouyssou, on arrivait à faire 600 repas par jour.

La maquette du projet réalisée par les Bras avec 60 000 morceaux de sucre. Médaille de bronze du concours gastronomique d’Arpajon en 1973.

Fin des années 70, on a voulu agrandir Lou Mazuc mais les “Beaux-Arts“ ( les Bâtiments de France- NDLR) n’ont pas voulu. On a racheté le Château de Calmont à Espalion et durant deux ans en 1972 et 1973, mon mari et mes deux fils partaient le week-end pour le retaper . Mais finalement on n’a pas eu l’autorisation de la mairie pour le rénover. Finalement, on a cédé Lou Mazuc à Michel qui a entamé son projet de Suquet fin 1980 pour y entrer en 1992. Ici maintenant, je fais la purée de l’aligot avec mon beurre, ma crème et mon lait et je fais à manger pour le repas de famille du soir. »