Le Pas de Loup, c’est le nom d’un col sur la route qui relie Mounès à Camarès en plein bois. Les anciens ne l’ont sans doute pas baptisé ainsi par hasard… A preuve, non loin de là dans la nuit du 24 au 25 octobre 2014, il semble que ce pourrait être un loup qui ait étouffé une quinzaine de brebis en leur broyant le larynx. Si l’intervention de Canis Lupus est attestée ce serait la seconde attaque mortelle d’un loup en Aveyron après celle du 15 août à Saint-Chély d’Aubrac.
«Un constat de dommage a été établi le 25 octobre 2014 par un agent du service départemental de l’office national de la chasse et de la faune sauvage concernant un troupeau d’ovins sur le territoire de la commune de Peux-et-Couffouleux précise un communiqué de la Préfecture d’Aveyron… Conformément aux dispositions du plan national d’action sur le loup, ce dossier a été soumis à l’expertise de l’office national de la chasse et de la faune sauvage.
Les conclusions du rapport d’expertise soulignent le fait que les animaux n’ont fait l’objet d’aucune consommation. Pour l’instant et sans autres indices, il n’est pas possible de dresser un diagnostic clair. L’absence de responsabilité du loup n’étant pas certaine, l’éleveur sera indemnisé pour les brebis perdues.» Déjà une habitante avait cru repérer il y a deux ans une meute dans la nuit mais rentrant d’une soirée tardive son témoignage avait été sujet à caution.
En septembre 2013 la Cofédration criait déjà gare au loup …
« Y es-tu » ? Le sud Aveyron commence à crier au loup. Dans ce pays de brebis façonné par les causses, les syndicalistes de la Confédération Paysanne Aveyron ont organisé fin août à Millau une réunion consacrée aux dangers que feraient courir les loups à leurs troupeaux.
Certes, à ce jour, aucun ovin et caprin n’a été tué par le prédateur en Aveyron. Il n’en va pas de même en Lozère où l’on a relevé 12 attaques sur les troupeaux de 9 éleveurs pour 24 brebis tuées et autant de blessées.
On est encore très loin des dégâts causé par Canis Lupus dans les Alpes de Haute-Provence. Mais cela n’empêche pas le député européen José Bové et ses amis de la Confédération Paysanne de crier au loup. Et de demander que la convention de Berne qui en fait une espèce protégée soit modifiée.
Le sénateur Aveyronnais Stéphane Mazars a d’ailleurs rédigé une proposition de loi en ce sens visant à créer des « zones de protection renforcée ». Selon ce texte, dans les départements où des loups seraient repérés et mettraient en danger les troupeaux, les prélèvements (abattages de loup) pourraient être plus nombreux. Pour rassurer les protecteurs de la faune sauvage, José Bové, connu par ailleurs comme un apôtre la biodiversité, a expliqué en substance que la population de loups augmente en France façon de mettre fin à l’image d’Epinal d’un gentil loup sauvage. Bref, contrairement à Kevin Costner, les hommes de la « Conf » ne dansent pas avec les loups.
