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André Villaret, «Où est-il le Paris de mon enfance ? »

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Villefranche-de-Rouergue peut s’enorgueillir d’avoir parmi ses citoyens un formidable artiste aveyronnais. Un peintre poète à la fois parigot et rouergat. Comme, son ami, le génial affichiste Savignac, lui aussi villefranchois, André Villaret est un fils de bougnat aveyronnais mais qui n’a pas suivi la voie du zinc paternel.

Ancien chef du service vétérinaire d’Aveyron, il a troqué, depuis trente ans, la blouse de chef du service vétérinaire pour celle du peintre. Son œil, son coup de crayon, sa mémoire poétique, ne lui font jamais défaut pour croquer le Paris de son enfance ou les bords du Lot.
Son père était un natif de Prades et sa mère était née à Espalion. André Villaret est une synthèse à lui seul de bien des parcours d’Aveyronnais du siècle passé qui ont à la fois Paris et le Pays dans les tripes. Mais son art et sa poésie transcendent le simple chauvinisme rouergat.

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Il est né à Levallois en 1921. Il a connu les chantiers de charbon dans les petits bistrots du côté de la porte Champerret, les bals musette, les vespasiennes, les tapineuses et les tangos dans les guinguettes.
Il a décliné ses souvenirs en des centaines de tableaux et d’aquarelles. Des croquis griffonnés d’une main nerveuse qui évoquent également les petits métiers d’un Paris des années trente qui reste pour lui comme un phare.
Grand ami du photographe Robert Doisneau, il a partagé avec lui son amour de la capitale. «Il m’envoyait chacun de ses livres, et moi je lui envoyais un tableau.»

Pas étonnant non plus qu’André Villaret soit un fervent admirateur de Francis Carco, grand piéton du Paris des années trente et chroniqueur scrupuleux de toutes les turpitudes des quartiers populaires. C’est André Villaret qui a fait baptiser le collège au nom de Carco et le lycée au nom de Savignac. Le génial affichiste était lui aussi fils de bougnat originaire de Villefranche-de-Rouergue. «C’était mon ami, c’était un type génial, un dandy, tout habillé de tweed.»

Avis aux éditeurs, André Villaret conserve depuis longtemps dans ses tiroirs un projet d’ouvrage sur le Paris de sa jeunesse. Il y a travaillé avec son ami écrivain Jean-Raymond Boudou. Ce dernier lui a troussé pour certaines de ses aquarelles de jolis vers pas piqués des hannetons…

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